Alcool, drogue, jeux d'argent, écrans... Les consommations de produits psychoactifs et les addictions peuvent jouer plusieurs rôles dans nos vies à tel point qu’on peut en perdre la maitrise alors qu’on pensait gérer…
Alcool, drogue, jeux d'argent, écrans...
Pour le plaisir, les sensations, pour faire la fête, se « lâcher » avec ses amis, pour soulager ou apaiser une douleur, un mal-être, oublier des moments difficiles de notre vie, pour s’endormir ou se donner du courage pour affronter des situations redoutées… toutes ces raisons et tant d’autres rendent parfois la gestion des consommations de drogues et des pratiques addictives très difficile.
L'alcool dans notre quotidien
Boire de l’alcool, quand on fait la fête, pour accompagner le repas ou à toute occasion, est très courant. Mais cette coutume n’est pas sans risque. Une addiction à l’alcool se traduit par le besoin, l’envie ou la nécessité pour une personne d'en boire. Contrairement aux idées reçues, même pour de faibles consommations d’alcool, des risques pour la santé existent. Notamment des conséquences sur la santé physique telle que :
- Des risques pour les maladies cardio-vasculaires : hypertension, AVC et infarctus.
- L'apparition de cancers de l’appareil digestif : bouche, gorge, œsophage, foie, côlon, rectum, sein chez la femme.
- Des conséquences sur la vie sexuelle en provoquant des troubles de l’érection.
- La destruction progressive des cellules du foie.
Elle peut aussi entraîner une mauvaise évaluation des situations à risque et la perte du contrôle de soi qui peuvent mener à des accidents. On est souvent amené à penser que l’on est addict uniquement lorsque l’on boit seul, mais boire toutes les semaines entre amis est aussi une forme d’addiction.
En plus des risques pour la santé, l’alcool a également un effet psychologique : par exemple, une personne timide sera aidée par l’effet désinhibant (qui fait lâcher prise) et boira donc plus facilement en pensant qu’il s’agit du seul moyen pour passer une bonne soirée. Lorsque l’on boit régulièrement, il arrive d’oublier que l’on peut aussi s’amuser sans alcool.
Le cannabis : une drogue douce ?
Il n’existe pas de drogue plus douce qu’une autre, tout dépend de l’usage que l’on en fait. Quel que soit le produit consommé, les risques peuvent être très différents en fonction de la personnalité et de l’âge de l’usager, de la fréquence de consommation, de la quantité consommée, du mode de consommation utilisé…
Comme toutes les drogues, il contient une substance psychoactive, le THC, qui se concentre dans le cerveau et altère la perception et les sensations. C’est cette molécule qui donne une sensation de bonheur, mais cela se traduit notamment par une baisse de la capacité de concentration, des somnolences, une altération de la mémoire immédiate, qui peuvent entraîner des difficultés scolaires ou professionnelles.
Chez certaines personnes, la consommation régulière de cannabis peut également conduire à l’installation d’une forme de dépendance. L’usage quotidien ou presque quotidien du cannabis augmente le risque de développer de l’anxiété ou de la dépression, et dans des cas plus rares, de la psychose et de la schizophrénie.
Par sa consommation souvent mélangée à du tabac, fumer du cannabis présente aussi les mêmes risques que pour un fumeur, voir l’article : tabac ; fumez la dernière !
Un psychotrope est un produit ou une substance chimique qui agit principalement sur l'état du système nerveux central.
Les écrans, c'est sans risque ?
Les écrans favorisent certains apprentissages ; ils permettent l’accès à des savoirs et sont source de divertissement. Mais ils peuvent aussi empiéter sur des apprentissages essentiels, au développement physique, psychique et social. Un usage excessif peut avoir des conséquences sur le développement du cerveau des enfants, leur apprentissage des compétences fondamentales et leur capacité d’attention.
Mais même si on ne peut pas parler d’addiction ou de dépendance au sens strict, il faut toutefois rester vigilant pour qu’une pratique excessive de l’enfant ne devienne pathologique à l’âge adulte ou soit la manifestation d’autres problématiques.
Pathologique : se dit d'un comportement anormal, étrange, qu'on assimile à une maladie
La dépendance aux jeux d'argent
La dépendance aux jeux d’argent est une forme d’addiction dite comportementale. Cette notion est établie dès lors que l’activité ne se limite plus au simple plaisir. Elle devient de plus en plus régulière jusqu'au point de devenir la seule préoccupation du joueur. La dépendance aux jeux d’argent est tout à fait similaire à d’autres formes de dépendance comme celle à l’alcool. Cette dépendance a plusieurs conséquences. Bien entendu, elle entraîne un investissement financier de plus en plus important, voire sans aucune mesure. Les répercussions sont également d’ordre social. Le joueur pathologique s’exclut de son cercle familial et/ou amical, car la pratique du jeu d’argent occupe la majeure partie de son temps.
Comment savoir si je suis dépendant ?
La dépendance est atteinte au moment où il y a une planification régulière pour la consommation.
Une dépendance peut entraîner des problèmes au niveau de la consommation et entraîne des difficultés physiques, psychologiques, affectives, familiales ou professionnelles... Malheureusement, il n’est pas toujours évident de s’en rendre compte. Cette prise de conscience suppose d’avoir un certain recul sur sa consommation.
Pour savoir si votre consommation est problématique, vous abstenir de consommer pendant un certain temps peut vous permettre d’obtenir une réponse concrète à votre question. Si vous ne ressentez pas de difficulté particulière, alors vous pouvez penser que vous maîtrisez votre consommation, ce qui ne signifie pas qu’elle n’est pas sans risque pour votre santé.
Le cas contraire peut vous amener à vous poser des questions sur la place qu’occupe cette addiction dans votre vie et qui rend si compliqué l’arrêt. Lorsqu’on se sent en difficulté, quelles que soient les quantités consommées ou la fréquence de consommation, il ne faut pas hésiter à en parler à un professionnel.
Vers qui me tourner en Isère ?
Les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC)
Les CJC sont des lieux d'écoute, d'information et de soutien pour les jeunes faisant face à une conduite addictive (et aussi pour leurs proches). Un professionnel vous rencontre de façon anonyme et gratuite pour évaluer votre situation, répondre à vos questions, vous aider à réduire ou arrêter votre consommation.
Les Centres de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA)
Les CSAPA permettent de faire le point avec un professionnel sur les difficultés rencontrées et proposent un accompagnement vers l’arrêt, la consommation modérée de drogues... Ils vous accueillent de manière confidentielle et gratuite.
Ligne d'écoute
Pour certains, le téléphone peut être utile quand il est difficile de se déplacer, quand on souhaite juste avoir des informations et faire le point sur sa situation, quand on n'ose pas rencontrer physiquement quelqu'un.
- Contact Alcool info service au 0 980 980 930 (de 8h à 2h, 7j/7) . Sur le site, vous pouvez aussi poser vos questions en ligne à un professionnel.
- Contact Drogues info service au 0 800 23 13 13 (de 8h à 2h, 7j/7) . Sur le site, vous pouvez aussi poser vos questions en ligne à un professionnel.
- Contact Joueurs info service au 09 74 75 13 13 disponible 7 jours sur 7 de 8 heures à 2 heures.
L'appel est anonyme et non surtaxé. Vous pouvez aussi les contacter par internet.
Article mis à jour en partenariat avec les volontaires Repair'Santé en Service Civique à Unis-Cité.